Alternance : le rôle indispensable des tuteurs ou maître d'apprentissage

Le tuteur fait découvrir le métier à l'étudiant, lui apprend gestes et techniques tout en lui octroyant suffisamment d’autonomie pour le “transformer” en un véritable professionnel. Quelles sont ses missions au jour le jour.

Alternance : le rôle indispensable des tuteurs ou maître d'apprentissage

    Quand on est alternant, propulsé dans une entreprise dont on ignore souvent les codes et les spécificités des métiers, on a besoin de référents attentifs et motivés : les tuteurs !

    Pour Benoît Serre, DRH adjoint du groupe Macif, la réussite d’un jeune en alternance est conditionnée par plusieurs facteurs : « Il faut considérer l’alternant comme un véritable collaborateur de l’entreprise, lui attribuer un vrai poste et s’assurer que son tuteur est une personne qui a l’envie de le former ». Cette envie, les entreprises ont désormais tendance à s’assurer qu’elle existe bel et bien chez toutes celles et tous ceux qui accompagnent les étudiants au cours de leur apprentissage. Ainsi, la plupart des tuteurs sont formés et certifiés. « On évalue précisément leur maturité professionnelle et leur volonté. Il est nécessaire qu’ils aient la fibre. Ce n’est pas seulement une question de technique mais bien de responsabilité puisque les tuteurs accompagnent nos jeunes sur de longues périodes », explique Cédric Mendes, de Colas.

    Tuteur d'apprenti : une fonction multiple

    Une fois que le tuteur prend en charge un alternant, il va devoir agir sur plusieurs fronts. Tout d’abord, il est responsable (dans une certaine mesure) de sa formation. Il vérifie que le jeune ne néglige pas son parcours scolaire. À ce titre, il se tient nécessairement au courant des connaissances qui doivent être acquises. Puis il lui fait découvrir le métier, lui apprend gestes et postures tout en lui octroyant suffisamment d’autonomie pour le “transformer” en un véritable professionnel. Lorsque l’alternant évolue dans un contexte de travail où des risques existent (chutes, accidents, etc.), le tuteur est également responsable de sa sécurité.

    Autre point essentiel : l’animation de l'étudiant. Il est nécessaire de « confier à l’alternant des missions qui s’élargissent au fil de son contrat tout en lui assurant un accompagnement efficace sur base de feedback et de moments de coaching. C’est la condition pour que l’alternant soit motivé par les projets dont il a la charge, comme les tuteurs », précise Sophie Serratrice, directrice marque employeur et recrutement du groupe Crédit Agricole SA.

    Enfin, le tuteur est responsable de l’évaluation des étudiants.

    C’est lui, en collaboration avec le manager concerné et les RH, qui peut attester que l’étudiant est un candidat sérieux à une intégration durable.

    Collaborer avec l’école

    Le suivi d’un alternant résulte d’une collaboration tripartite entre le jeune, l’entreprise et l’école.

    Et c’est bien cette dernière qui est attendue au tournant pour faire en sorte que tous les acteurs soient sur la même longueur d’onde. Dès la signature du contrat, l’alternant se voit généralement remettre un livret de suivi, soit « un outil de transmission et d’échange entre l’école et le jeune mais qui implique également le tuteur de l’entreprise » explique Guy Gascoin, directeur de l’École Atlantique de Commerce (EAC).

    L’objectif ?

    Une communication fluide qui permet de faire un point régulier sur les progressions de l’alternant mais aussi, éventuellement, de lever les points de blocage. « En aucun cas, les étudiants ne sont laissés totalement libres, que ce soit durant leur passage dans l’entreprise ou pendant les cours. » Parmi les éléments faisant l’objet d’un contrôle particulier, se trouve celui de l’adéquation entre les enseignements théoriques et les missions réalisées dans un contexte professionnel. « C’est la raison pour laquelle les tuteurs prennent connaissance du programme scolaire. Ils saisissent parfaitement à quel point le sens profond de l’alternance est que l’étudiant mette en pratique ses connaissances et non pas qu’il accomplisse des gestes déconnectés de son programme d’études. »

    Romain G.

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