Alternance : un passeport pour l'emploi

L’alternance est une solution de plus en plus convoitée des étudiants et des entreprises. En effet, elle permet ainsi une meilleure insertion sur le travail et une professionnalisation valorisée par les recruteurs.

Alternance : un passeport pour l'emploi

    Combiner des cours théoriques en école et des phases de mise en pratique en entreprise. Tel est l’objectif de l’alternance qui a permis à 573000 jeunes âgés de 16 à 25 ans de se former — et pour beaucoup, de trouver un emploi — en 2010. Car cette formule constitue une véritable passerelle vers la vie active : à l’issue de leur parcours, 70% des alternants, en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation, sont embauchés.

    « Ce dispositif est apprécié par les jeunes qui reçoivent une formation qualifiante tout en étant rémunérés, mais aussi par les employeurs qui ont à disposition des candidats directement opérationnels. De plus en plus d'entreprises y recourent et l'intègrent dans leurs politiques de recrutement », constate Brigitte Ustal-Piriou, présidente de la commission intergénérationnelle à l'Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANRDH). D'après cette association qui a mené une enquête sur l'insertion des jeunes dans le marché de l'emploi en février dernier, l'alternance est citée comme première source de recrutement par 59% des entreprises. Ce constat a donné des arguments au gouvernement désireux de doper l'emploi des jeunes dont le taux de chômage atteint 23,1% (source Insee). En mars, Nicolas Sarkozy a présenté une série de mesures dont l'objectif est de passer de 600000 à 800000 alternants dans les trois prochaines années. L'Elysée prévoit ainsi de relever de 3 à 4% le quota de jeunes en formation imposé aux entreprises de plus de 250 salariés (sous peine de sanctions financières) et d'offrir un bonus de 400 € par contrat à celles qui dépassent ce nouveau seuil.

    Certains secteurs n'ont cependant pas attendu les directives du gouvernement pour agir. Dans la bancassurance, la grande distribution, la restauration, l'artisanat ou les services, la pratique est courante et en pleine expansion. Ainsi, BNP Paribas va accueillir 1300 alternants de bac + 2 à bac + 5 en 2011, la Société générale va signer 1100 contrats cette année, Carrefour 3 000, le groupe Casino 800, EDF 2 400, France Télécom 4 500, le groupe Flo (restaurants) 200… « Dans nos magasins, nous avons en moyenne deux alternants. Ils suivent des formations de type brevet de technicien supérieur (BTS), diplôme universitaire de technologie (DUT), voire licence pro, et occupent des fonctions de conseiller de vente ou de responsables de rayon. A l'issue de leur formation, notre objectif est bien évidemment de les recruter », explique Amélie Fray, responsable ressources humaines Ile-de-France chez Leroy Merlin.

    100000 jeunes suivent une formation supérieure

    Car, au-delà des idées reçues, l'alternance ne concerne pas uniquement les jeunes qui préparent des certificats d'aptitude professionnelle (CAP) ou des bacs pro. Si près de la moitié des apprentis ont moins de 18 ans, environ 100000 jeunes suivent une formation supérieure (licence pro, master, formation d'ingénieurs…).

    « Un tiers des alternants préparent un diplôme de niveau bac + 4 à bac + 5. Leur profil nous intéresse dans la banque de détail pour des postes de conseiller en gestion de patrimoine, de directeur adjoint d'agence ou de commerciaux, mais aussi pour les postes informatiques ou le juridique », déclare Laurence Lavanant, responsable des relations école et du prérecrutement à la Société générale.

    Pour faire face à la demande accrue des entreprises, de nombreuses grandes écoles comme l’Essec, Centrale Paris, l’école supérieure de management ESCP-EAP, l’école des Mines d’Alès, l’école d’ingénieurs Esigelec… se sont ainsi lancées dans l’alternance. Des reconversions bienvenues pour revaloriser cette formule longtemps assimilée à une voie de garage pour mauvais élèves… alors que ce n’est plus le cas aujourd’hui !

    DOSSIER SPECIAL ALTERNANCE

    EVENEMENT : Fête de l'alternance ; Jeudi 19 Mai - c'est la FETE de l'Alternance au stade Charléty avec forum, animations, et concert !

    Les filières les plus prisées par les entreprises Quels métiers recrutent dans le secteur de l'alternance ?

    Témoignage de Sonia - « Il faut beaucoup de rigueur et d'organisation pour tenir »

    Témoignage de Jean - « J'ai de vraies journées de travail ! »

    La recherche de contrat alternance en entreprises

    Alternance - Bien choisir sa formation

    Rebondir avec les écoles de la deuxième chance

    Nadine Morano

    Ministre de l’Apprentissage et dela Formation professionnelle

    « Il faut lutter contre les idées reçues »

    Le gouvernement veut faire de l’alternance la nouvelle arme antichômage pour les jeunes. N’est-ce pas un peu illusoire ?

    Pas du tout! Elle permet une meilleure entrée sur le marché du travail. A l’issue de leur formation, plus de 8 jeunes sur 10 trouvent un emploi dans l’année. En Allemagne, où deux tiers des jeunes sont formés en alternance, leur taux de chômage est d’environ 10% contre environ 22% en France. C’est la raison pour laquelle Nicolas Sarkozy a lancé une série de mesures destinées aux entreprises mais aussi aux jeunes. Le but est d’orienter 200000 personnes supplémentaires vers l’alternance d’ici à 2015.

    Que comptez-vous faire pour attirer autant de candidats ?

    Nous avons lancé une vaste campagne de communication à destination des jeunes et de leur famille car il faut lutter contre les idées reçues. L’alternance permet d’avoir un métier, un salaire et un diplôme d’Etat. Les entreprises apprécient cette formation et cette expérience. Nous allons créer 15000 places d’hébergement supplémentaires afin que les jeunes résident à proximité de leur lieu de formation ou de travail. Nous allons aussi leur permettre d’avoir le même statut que les étudiants : accès au Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous), tarifs réduits dans les milieux culturels, conditions de transports moins chères…

    Certaines entreprises recourent à l’alternance de manière abusive. Avez-vous un moyen de contrôle ?

    Nous avons des systèmes de contrôle très rigoureux. Si ces dérives existent, elles ne peuvent donc être que très minoritaires. La grande majorité des entreprises sont extrêmement impliquées dans la qualité de l’accompagnement des alternants. Dans certaines branches professionnelles comme le BTP, l’automobile ou la métallurgie, des chartes de bonnes pratiques existent.

    Dossier réalisé par Valérie Froger, et publié dans le supplément Economie du Parisien du 16 mai

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