Bizutage: c’est aussi au lycée !

Ces jours-ci, des nouveaux élèves, notamment au lycée, vont avoir droit au bizutage, contre leur gré et malgré la loi.

Bizutage: c’est aussi au lycée !

    Les étudiants ne sont pas les seules victimes du bizutage, qui est pourtant un délit depuis la loi de 1998 et passible de six mois d’emprisonnement et de 7 500 € d’amende. En cette rentrée, des lycéens, eux aussi, subissent parfois des humiliations de la part de leurs camarades plus « anciens », condamnés à « se laver » les cheveux avec des oeufs ou à simuler un acte sexuel.

    C’est ce qui ressort d’une étude surprenante menée par la PEEP (l’une des deux principales fédérations de parents d’élèves) pour le Comité national contre le bizutage (CNCB)*.

    La loi du silence

    Dans cette enquête menée auprès de 2 316 parents d’élèves et que nous dévoilons, plus de 10 % d’entre eux affirment « avoir eu connaissance d’un cas de bizutage » dans leur « entourage proche au cours de l’année 2009-2010 ». Sur ces 250 rites dégradants, la moitié s’est déroulée dans un lycée général ou professionnel hors classes préparatoires. Et 65 brimades sont recensées au… collège ! Bien qu’en baisse régulière depuis l’application de la loi, ces dérapages n’ont pas été éliminés. « Le bizutage ne disparaît pas car il y a toujours la loi du silence et la peur des représailles. A chaque fois, on constate que c’est la victime qui quitte l’établissement. Les bourreaux restent », regrette Marie-France Henry, présidente du CNCB, qui fédère des syndicats d’enseignants, des grandes écoles, des associations de parents d’élèves ou de lycéens. Au printemps 2010, elle a été alertée par la mère d’un élève de seconde en internat, « saucissonné dans sa housse de couette ».

    Dans le secondaire, les nouveaux en prennent pour leur grade dans des lycées agricoles, des sections sport-études mais aussi des établissements prestigieux. « On reçoit toujours des témoignages de bizutage dans les grands lycées », s’inquiète Claudine Caux, vice-présidente nationale de la PEEP. « Plus c’est élitiste, plus ça perdure au nom d’une pseudo-tradition », confirme-t-on à l’UNL, première organisation lycéenne. « Les proviseurs sont peu enclins à sanctionner à la hauteur de la faute. Comme les lycéens sont moins âgés, il y a un côté adolescent qu’on pardonne alors que c’est impardonnable », poursuit le syndicat.

    * Pour signaler un cas de bizutage, vous pouvez contacter l'association Contre le bizutage par email contrelebizutage/free.fr

    Vincent Mongaillard

    Paru dans le Parisien, en date du 6 septembre 2010

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