Digital : des candidats très convoités par les entreprises

Pour prendre le virage du numérique, les entreprises ont un défi majeur à relever : attirer des profils que tous les secteurs convoitent.

Digital : des candidats très convoités par les entreprises

    Les compétences numériques sont devenues un bien très précieux. Les besoins de l’éco­nomie en la matière sont immenses. Les entreprises du secteur, qui ont créé pas moins de 28 000 emplois en 2018 (+ 56 % en un an), sont l’arbre qui cache la forêt. Car elles sont loin d’être les seules intéressées par les profils digitaux.

    « On estime que neuf métiers sur dix sont impactés par la transformation digitale, rappelle Benjamin Gans, directeur de EdFab, structure dédiée à la formation au sein de Cap Digital, le pôle de compétitivité du numérique. En parallèle, quatre salariés sur dix ne disposent pas des compétences nécessaires. »

    Multiplication des formations

    Devant un tel constat, les écoles et universités ouvrent de nouvelles filières chaque année. « Il faut former des jeunes mais également les actifs, salariés ou manageurs et les personnes en reconversion », insiste Benjamin Gans. L’heure est à la multiplication des programmes, courts et longs, pour répondre aux besoins du marché.

    Les Grandes écoles se numérisent à grande vitesse, comme le confirme Frank Bournois, président de la commission Formation de la CGE (Conférence des Grandes écoles) : « Cette transformation est également en phase avec les attentes de la nouvelle génération, qui a une appétence croissante pour les secteurs liés au digital. » Également directeur général d’ESCP Europe, Frank Bournois reçoit chaque année 50 % de candidatures supplémentaires pour ses MSc Big Data et IA (Intelligence artificielle). Au-delà d’apporter quelques nouveaux métiers, le digital bouleverse la manière de travailler.

    Transformations à tous les étages

    De nouvelles méthodes apparaissent, auxquelles les jeunes diplômés sont rompus, contrairement à leurs aînés. « Les entreprises ont besoin de transdisciplinarité, de mélanger des créatifs avec des profils techniques », illustre Frank Bournois. Plutôt que des candidats hyperspécialisés, les recruteurs s’intéressent à ceux qui savent manier toutes les langues, informatiques comme business, qui savent s’intégrer dans de petites équipes à l’esprit start-up, devenues l’organisation privilégiée même dans les grands groupes.

    Autre tendance, les entreprises recrutent sur des fonctions qu’elles ont longtemps sous-traitées, comme l’observe Anne Lalou, directrice de la Web School Factory, à Paris : « Les métiers de l’UX (User’s Experience) en sont un bon exemple. Les entreprises ont compris qu’il fallait les intégrer. » Et si un UX Designer a reçu une formation de manageur, sa double compétence en fera certainement un PO, un Product Owner, chef de projet nouvelle génération « qui comprend les phases technologiques en amont et en aval », explique Anne Lalou. Pour recruter ces profils hybrides, la concurrence est féroce : cabinets de conseil, entreprises du numérique, start-up, grands groupes, administrations, ONG… L’économie tout entière a besoin d’eux.

    Le Chiffre

    77 000 recrutements ont été effectués dans les métiers du numérique l’année dernière. (Source : Pôle Emploi, 2019)

    « La diversité des profils est essentielle pour innover »

    3 questions à Emmanuel Carli Directeur général d’Epitech

    Vous lancez cette année Epitech Digital. Pourquoi une nouvelle école ?

    Pour accompagner la transformation digitale des entreprises, l’un des grands défis actuels. Epitech Digital a vocation à former, en cinq ans, des professionnels ayant une connaissance de toute l’entreprise, en plus des technologies, capables de constituer une interface entre ces deux mondes. Ils sauront comprendre les besoins, évaluer les technologies, puis les transformer en solutions pour leurs clients.

    Qui peut s’inscrire ?

    Nous ciblons des bacheliers qui ont la volonté de travailler en équipe, ce qu’ils devront faire tout au long de leur carrière, et qui aiment résoudre des problèmes. L’admission se fera à travers des entretiens, mais surtout des ateliers et des rencontres pour voir chacun en situation, discuter et l’accompagner dans sa réflexion. Les candidatures sont d’ores et déjà ouvertes, pour une première rentrée en septembre 2020.

    Les métiers du numérique demeurent très masculins. Comment atteindre un meilleur équilibre ?

    La mixité est un enjeu important. Pour des raisons multiples, trop peu de filles se lancent dans le numérique. À Epitech Digital, nous avons souhaité que la mixité commence par nous-mêmes, avec une équipe féminisée, et prévoyons des actions de sensibilisation pour promouvoir la filière digitale auprès des étudiantes. D’une manière générale, la diversité des profils est essentielle dans nos métiers. Car pour innover, il faut être en phase avec la société, en son entier.

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