Ecoles de commerce : après les fusions, les rapprochements stratégiques...

Après les fusions, les business schools s’associent avec d’autres écoles. HEC vient d’annoncer son rapprochement avec Polytechnique. Décryptage.

Coup sur coup, ce sont deux écoles qui ont annoncé leur association avec d’autres établissements. D’un côté, HEC vient d’engager un rapprochement avec NewUni qui regroupe Polytechnique,

l'ENSTA, l'ENSAE, Télécom ParisTech et Télécom SudParis (voir interview de Peter Todd). De l'autre, Skema intègre Hesam, la comue (Communauté d'universités et établissements) qui rassemble des maisons prestigieuses comme le CNRS, le Cnam, l'école du Louvre ou encore Arts et Métiers ParisTech.

S’il ne s’agit pas de fusion, ces mouvements soulignent l’ambition des grandes écoles de commerce de s’associer à ces institutions de référence.

« Hesam est composée de très beaux établissements dans des domaines complémentaires aux nôtres, ce qui va nous aider à développer des formations hybrides avec des écoles d’ingénieurs, d’art, de design, etc. », explique Alice Guilhon, directrice générale de Skema Business School. Nouveaux diplômes, recherches communes, partage de moyens, autant de pistes qui devraient permettre à l’école de commerce de se projeter.

Plusieurs écoles travaillent, depuis quelques années, avec des universités et des établissements de leur territoire. Ainsi Toulouse Business School, Audencia ou encore l’Essec ont entrepris de se rapprocher des universités voisines pour un développement associé.

Gouvernance commune

À Toulouse, TBS est associée à l’université fédérale depuis très longtemps et se retrouve dans la gouvernance de la comue (présence au conseil d’administration et représentation au conseil des membres, ainsi qu’au conseil académique). « Nous sommes très liés au niveau des démarches internationales, avec les salons et l’accueil des étudiants étrangers sur site. Nous participons aux échanges avec les trois universités et leurs composantes (TSE notamment), les treize écoles d’ingénieurs et la grande école de commerce, auxquelles il convient d’ajouter les organisations de recherche et de transfert parmi lesquels l’Inra, le CNRS, ou encore l’Onera. Ce qui pousse

les synergies possibles bien entendu. Cela nous permet d’être également associés à l’École doctorale en gestion de Toulouse 2 Capitole et d’être plus forts pour les processus d’accréditations internationales auxquelles nous nous soumettons » souligne François Bonvalet, directeur général de TBS.

Excellence académique

À Nancy, c’est l’ICN qui avait engagé un rapprochement du même type. Et le résultat, c’est le campus Artem qui regroupe l’école des Mines de Nancy et l’École nationale supérieure d’art et de design ainsi que l’ICN bien sûr. « Il s’agit d’un ensemble immobilier unique en France, par son ampleur et par la réunion de ces trois écoles », déclarait Florence Legros, directrice d’ICN Business School lors de l’installation dans les nouveaux bâtiments en avril 2017.

Audencia avec l’Alliance (Centrale Nantes et ENSA) avait également tenté l’expérience.

Ça change quoi, pour les étudiants, toutes ces grandes manœuvres ?

Au niveau international, ces regroupements démontrent la capacité des établissements d’être partie prenante de grands pôles universitaires et donc d’offrir l’accès à l’excellence académique, à des enseignements de spécialités pour les élèves. Ce sont donc des opportunités supplémentaires durant leur parcours. Ces mouvements devraient se renforcer à l’avenir et redessiner les parcours des futurs étudiants.

Cocorico !

Avec 26 écoles, la France est le pays le plus représenté dans le classement du Financial Times publié en décembre 2017, devant le Royaume-Uni (21 établissements), l’Allemagne (8), les Pays-Bas, la Belgique et l’Espagne (5).