Ecoles de commerce : les campus s'exportent à l'étranger

L’immersion internationale fait aujourd’hui partie intégrante des formations, et de plus en plus d'écoles ouvrent leurs propres campus à l'étranger

Ecoles de commerce : les campus s'exportent à l'étranger

    L’immersion internationale fait aujourd’hui partie des incontournables de la formation : stages, semestre d’études, double diplôme… Mais d’autres formes sont possibles, comme des parcours dédiés à des zones géographiques ou des implantations des écoles à l’étranger.

    Le 4 mai dernier, l’ESSEC Business School a inauguré son nouveau campus à Singapour, dix ans après sa première installation dans cette place forte asiatique : 6 500 m² au cœur du pôle d’innovation de Nepal Hill. De nombreuses écoles disposent désormais de locaux à l’étranger, offrant ainsi aux étudiants une alternative à la période d’études en université partenaire. L’EM Normandie s’est récemment implantée à Oxford, en Angleterre, tandis qu’ESCP Europe attire toujours plus d’étudiants pour son positionnement multi-campus (Paris, Londres, Berlin, Madrid et Turin).

    Au plus près du monde économique

    Certains établissements en font un élément central de leur stratégie de développement, à l’image de SKEMA Business School, qui vient d’ouvrir son campus à Belo Horizonte (troisième ville économique du Brésil), complétant ceux des États-Unis et de Chine, ou de l’INSEEC Business School, qui dispose désormais de locaux à San Francisco – après Genève, Chicago, Londres et Shanghai. Avec une même ambition : permettre aux étudiants d’être au plus près des lieux de création de valeur.

    Par exemple, les étudiants de l’INSEEC Business School intéressés par l’entrepreneuriat et le digital trouveront l’environnement idéal pour développer leurs projets. Idem pour SKEMA Business School, qui s’installe au plus près des technopôles.

    « Grâce à notre partenaire, la Fundaçao Dom Cabral, l’une des meilleures business schools d’Amérique Latine, nous développons des relations avec de nombreuses entreprises spécialisées dans les nouvelles technologies et des centres de R&D, précise Alice Guilhon, directrice de l’école. Un écosystème très stimulant pour les étudiants qui viendront passer un semestre sur le campus. »

    Des opportunités professionnelles à la clé

    Parcours 100 % anglais, programmes centrés sur la découverte culturelle et économique d’un pays, nouveaux partenariats avec des universités… Chaque année, l’offre internationale des écoles se développe. Tous les étudiants de l’ESC Montpellier partent un an à l’étranger, tandis que ceux de l’ESC Clermont peuvent aller en année césure dans un établissement partenaire, certificat de double compétence à la clé : par exemple, la business intelligence à l’université de Stuttgart, en Allemagne. « Nous proposons désormais deux de nos spécialisations orientées sur l’international tout en anglais, illustre pour sa part Kevin Pon, directeur des relations internationales de l’ESDES. C’est à la fois une attente des étudiants et des entreprises. »

    Pour sa part, l’ICD International Business School propose une immersion innovante : le semestre de management interculturel, fondé sur des cours et des visites d’entreprises dans plusieurs villes américaines et asiatiques. « Les flux commerciaux entre les États-Unis et l’Asie sont très importants, et ce programme permet aux étudiants de développer des connaissances sur ces marchés, explique Tawhid Chtioui, directeur de l’école. Cette ouverture peut déboucher sur des opportunités professionnelles, et permet au minimum de développer des compétences interculturelles. »

    D’autres façons de travailler et de manager

    Qu’en pensent les principaux concernés, les étudiants eux-mêmes ? Marine Augé, pour sa deuxième année à l’ESC Grenoble, a opté pour le parcours transcontinental : six mois à Pékin, six mois à New York, entre cours de langues ou de finance et rencontres avec des professionnels en activité. « C’est une aventure incroyable, qui bouscule les habitudes, estime la jeune femme. Suivre une partie de son parcours à l’étranger permet de se projeter, de s’imaginer travailler – ou pas – dans ces pays. Et de s’ouvrir aux différences dans les façons de manager. »

    3 questions à...

    « Nos promotions sont de plus en plus internationales »

    ,

    Marc du Peloux - Directeur des programmes de l'EBS Paris

    « Nos promotions sont de plus en plus internationales »

    En quoi consiste l’international track que vous proposez depuis trois ans ?

    Il s’agit de suivre l’intégralité du cursus de cinq ans entièrement en anglais. Le parcours s’adresse à des étudiants français motivés, curieux, intéressés par l’international. De plus, sachant qu’ils partent un an à l’étranger au milieu de la scolarité, c’est une très bonne préparation qui contribue à les rendre parfaitement bilingues. Cette offre s’adresse également aux étudiants étrangers, qui représentent déjà 20 % des effectifs – notre objectif étant d’atteindre

    30 % d’une promotion.

    Quelles institutions étrangères ciblez-vous dans vos partenariats ?

    Nous développons des relations avec d’autres institutions du groupe auquel l’EBS Paris appartient, le réseau Laureate International Universities. Nous venons par exemple de signer un accord avec la Domus Academy, à Milan, spécialisée dans le design. Pour les autres partenariats internationaux, nous souhaitons élargir la palette de pays, notamment en Asie, et nous associer à des universités renommées, comme la London School of Economics. Les étudiants peuvent également étudier dans une autre école EBS, à Londres, Munich ou encore Madrid. Ceux qui le souhaitent peuvent opter pour un double diplôme en dernière année : c’est une option récente, que nous allons déployer dans les prochaines années.

    > propos recueillis par g.m.

    À Barcelone, la french touch de Toulouse Business School

    Un campus en plein centre-ville, à taille humaine, situé à deux pas de la place de Catalogne. Sur deux niveaux, on y trouve des salles de cours polyvalentes équipées de tableaux numériques interactifs, des espaces de coworking où les distributeurs contiennent des canettes de Just Calm, une boisson rafraîchissante et relaxante créée par des ex-étudiants de l’école. La médiathèque de 350 m2 se trouve dans la même rue, quatre numéros plus loin. Le tout dans des bâtiments flambant neufs rassemblant 550 étudiants et des professeurs de 20 nationalités différentes, offrant des cursus dispensés en anglais et en espagnol – qui intéressent une centaine d’entreprises partenaires, que ce soit par le biais de propositions de stage ou d’interventions lors du “Career starter” pour aider les étudiants à monter leur projet professionnel.

    Voici ce que propose le campus barcelonais de Toulouse Business School (TBS) : « Une école de commerce en Espagne avec des programmes spécifiques des business schools françaises », selon son directeur, Olivier Benielli. Pour un étudiant catalan, obtenir un diplôme français à TBS Barcelone, c’est l’occasion de profiter d’expériences professionnelles plus valorisées qu’à l’université catalane, où l’enseignement est plus théorique. Léa, étudiante à TBS en année césure du programme Grande École, a l’ambition de rejoindre par la suite le double cursus TBS/IEP. À TBS Barcelone, elle apprécie la liberté d’initiative laissée aux étudiants par l’équipe pédagogique, qui soutient leurs projets, et l’aide apportée par l’administration, très réceptive : « Je faisais partie de l’équipe du Petit Tou, le city guide de Toulouse. Avec trois amies, nous avons eu l’idée de mobiliser les étudiants dans une association pour partager les bons plans de Barcelone sur une page Facebook, Barcelona Tips. Partir à Barcelone était l’occasion de vivre une expérience internationale primordiale, dans une ville cosmopolite », conclut-elle.

    > Cécile Prévost

    Écoles à la une

    Proposées par les écoles partenaires

    EDC Paris Business School
    Marketing / Communication
    Courbevoie
    Edhec Business School
    Commerce / Gestion / Management
    Roubaix cedex 1
    SUP de V
    Commerce / Gestion / Management
    Saint-germain-en-laye