Coronavirus. Comment les écoles pensent relancer les échanges internationaux

Quelle mobilité demain ? La crise a donné un coup d’arrêt brutal aux échanges d’étudiants. Quand et comment faire repartir les étudiants ?

Cérémonie de graduation des étudiants de l'école INSEEC qui ont passé l'été à Toronto
Cérémonie de graduation des étudiants de l'école INSEEC qui ont passé l'été à Toronto

    Une Business School sans dimension internationale n’en est pas vraiment une. Toutefois, les écoles ont passé plus de temps, ces dernières semaines, à rapatrier leurs étudiants qu’à prévoir les prochains échanges.

    « Pour nous, cela a commencé tôt, dès le mois de janvier pour notre campus chinois, relate Patrice Houdayer, vice-doyen de Skema BS, qui compte sept implantations à travers le monde. Puis c’est le tour des autres : France, États-Unis, Brésil… « Chaque fois, poursuit-il, il a fallu trouver des solutions pour accompagner nos étudiants en toute sécurité, en nous adaptant aux législations locales ». Il a été fier « et surtout soulagé » que les milliers d’étudiants de Skema soient bien rentrés chez eux.

    Reprise en douceur

    Il faut pourtant déjà prévoir l’après, sans réelle visibilité sur la situation à l’automne. La circulation du virus sera-t-elle stoppée ? Les frontières ouvertes ? Les prix des billets d’avion ne se seront-ils pas envolés ? « Nous travaillons sur tous les scénarios, confirme Stéphanie Lavigne, directrice générale de Toulouse Business School. Le plus probable est que les échanges seront extrêmement réduits au premier semestre. » L’école adapte donc ses programmes pour concentrer le maximum de cours entre septembre et décembre, « afin de laisser la seconde partie de l’année la plus dégagée possible pour permettre aux étudiants de partir », explique-t-elle.

    Chez Skema BS, on mise dans un premier temps sur des échanges régionaux. « Notre campus français pourra accueillir les étudiants européens, celui du Brésil les étudiants sud-américains », et ainsi sur tous les continents où Skema est présente. C’est aussi le cas de l’Essec BS, avec ses campus au Maroc et à Singapour. « Les étudiants internationaux pourraient commencer leur année sur l’un de nos sites et nous rejoindre en France dès que cela deviendra possible », illustre Vincenzo Vinzi, directeur général de l’Essec BS. Ils peuvent aussi, d’abord, suivre les cours à distance, comme ils en ont pris l’habitude.

    Des échanges à forte plus-value

    Quid des années qui viennent ? Seront-elles moins mobiles ? Vincenzo Vinzi ne le voit pas ainsi. « Vivre des expériences internationales est une dimension indispensable de notre formation », estime-t-il. Son école compte 40 % d'étudiants étrangers, dont l’appétence pour l’international ne devrait pas se tarir. « Cela ne nous empêche pas de tirer des leçons de la crise », selon lui. Multiplier les nationalités, pour être moins impacté en cas de problème dans un pays, utiliser l’enseignement digital, etc.

    Thomas Flichy de La Neuville, titulaire de la chaire Géopolitique à Rennes School of Business, partage ce point de vue : « L’épidémie aura peut-être un aspect positif, celui de ramener les écoles vers un international en profondeur et non de simple agrément », explique-t-il. Elles pourront se recentrer sur les séjours à forte plus-value. » À savoir, des échanges nourris par une profonde collaboration entre les établissements et professeurs partenaires. Une proximité qui se construit au fil du temps et sans laquelle « l’international devient un leurre », estime Thomas Flichy de La Neuville.N.C.

    « J’ai découvert la ville comme personne ne l’a jamais fait  »

    Cécilia Criséo Étudiante à l’IMT(Institut Mines Télécom) Business School, en échange à Séoul, Corée du Sud

    Certes, on pourrait dire qu’elle est coincée, seule dans un pays lointain, sans possibilité de revenir chez elle, en France, le tout en pleine pandémie. « Je suis surtout extrêmement contente d’être ici, dans une telle période ! », se réjouit Cécilia Criséo. Elle qui a hésité longtemps avant de choisir Séoul comme destination, se rappellera toujours de son arrivée… irréelle : « J’ai découvert la ville comme personne ne l’a jamais fait, presque déserte, en pleine saison des cerisiers. C’était merveilleux. »

    Ici, pas de confinement, mais « une organisation bien huilée et des gens extrêmement respectueux des règles communes. » Les transports en commun fonctionnent « désinfectés à chaque terminus », les bars et restaurants restent ouverts pour s’y rencontrer « et votre téléphone sonne pour vous donner des informations liées à l’épidémie selon le quartier où vous vous trouvez… » Bien sûr, le virus n’a pas disparu ; il a déjà plusieurs fois resurgi.

    Mais l’organisation coréenne procure à cette jeune Française le sentiment de se trouver en parfaite sécurité.

    « Il manque quand même le principal : l’université », sourit la jeune expatriée qui attend l’ouverture des portes dans les jours qui viennent. En attendant, « tous les cours sont en ligne et je peux travailler où bon me semble », glisse-t-elle, profitant de cette situation pour voyager et partir à la découverte de « ce pays magnifique où mer, montagne et campagne se mélangent sans cesse… » Bien sûr, elle pense souvent à ses proches, en France. Mais à rentrer, jamais.

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