Ingénieurs. L'industrie recherche toujours des talents

Emploi en croissance, rémunérations à la hausse : les ingénieurs industriels ne connaissent pas la crise. Les profils à double compétence encore moins que les autres.

Vue de la plateforme gazière de Gjøa en Norvège
Vue de la plateforme gazière de Gjøa en Norvège

    On le martèle à longueur de restructurations : l'industrie en France ne se porte pas bien. Ce que l'on dit moins, c'est que rarement les entreprises industrielles ont eu un tel besoin d'experts et de techniciens très qualifiés. Bref, le métier d'ingénieur ne connaît pas la crise.

    « Dans un contexte global de récession, on peut même parler d'une situation de quasi-plein emploi », constate Nicolas Bourillon, directeur emploi au groupe Moniteur, organisateur du salon Top Ingénieurs , qui se tenait le 16 octobre 2014 dernier à La Défense.

    L'industrie énergétique, grand employeur d'ingénieurs

    Certaines branches se montrent particulièrement pourvoyeuses, à l'image des transports, premier secteur d'emploi des ingénieurs industriels. Leader mondial des hautes technologies pour les marchés de l'aéronautique, de l'espace, de la défense, des transports et de la sécurité, Thales, qui aura recruté 1 000 ingénieurs en 2014, prévoit d'un embaucher tout autant en 2015. 30 % des embauches concernent des jeunes diplômés et 40 % des moins de 30 ans.

    Beaucoup d'emplois sont également à pourvoir dans des activités comme les ouvrages maritimes, l'éco-construction ou la rénovation du bâti ancien. Et, bien sûr, dans l'industrie énergétique, deuxième employeur d'ingénieurs en France.

    Pour 2014, EDF recense 1 500 recrutements et en annonce 1 300 pour 2015. « Il s'agit à 65 % de jeunes diplômés, issus d'écoles d'ingénieurs, mais aussi, de plus en plus, des universités », détaille Marianne Laigneau, directrice des ressources humaines d'EDF. Les postes sont à pourvoir principalement dans les activités de production (nucléaire, hydraulique, thermique, énergies nouvelles) et dans une grande diversité de spécialités (génie civil, automatisme, électricité, sûreté, exploitation, études…).

    Dans certaines branches, les industriels peinent même à recruter. C'est le cas du numérique ou de l'ingénierie systèmes. « Les profils dans la cyberdéfense et la sécurité sont également très recherchés. Mais ici, la pénurie est directement liée à la jeunesse des filières », remarque Florent Douty, responsable recrutement et mobilité France chez Thales.

    Les doubles parcours figurent parmi les profils les plus demandés : ingénieurs- managers, ingénieurs commerciaux, ou ingénieurs ayant su s'armer de spécialités supplémentaires. Un tiers des ingénieurs diplômés détiennent au moins un autre diplôme de niveau Bac+5 ou plus (source : IESF, 2014). La maîtrise d'une langue étrangère et le goût pour l'étranger sont également très appréciés. Près de 15 % des ingénieurs français travaillent à l'étranger. « Si l'expatriation est quasi inexistante dans un secteur comme l'ingénierie informatique, elle atteint 30 % dans l'industrie pharmaceutique et près de 50 % dans les industries extractives », remarque François Cansell, vice-président de la Conférence des directeurs des écoles françaises d'ingénieurs.

    TEMOIN

    « J'ai préféré choisir une société à taille humaine »

    Antoine KERIVEN, 25 ans, ingénieur d'affaires chez Akka Technologies

    Passionné d'innovations et de technologie, fraîchement diplômé de Polytechnique, ce jeune homme avait le profil idéal pour faire carrière dans un grand groupe automobile. Pour sa première expérience professionnelle, il a préféré Akka Technologies, une entreprise de 11 000 personnes, qui travaille avec de nombreux constructeurs.

    « J'ai préféré choisir une société à taille humaine. De plus, cela m'offre un champ d'action plus large », explique l'intéressé. Embauché il y a un mois et demi, il prévoit de passer au moins les six premiers mois dans la structure Akka Research pour découvrir la partie innovation du groupe. La firme, qui a racheté la partie ingénierie de Daimler en Allemagne, MB Tech, a développé un démonstrateur de véhicule électrique qui l'intéresse particulièrement.

    « La Link & Go est un point de départ idéal pour accompagner les grands constructeurs dans les changements en cours dans ce secteur », explique le jeune ingénieur. Bourrée de capteurs, la Link & Go résulte d'un croisement de technologies issues aussi bien de l'automobile que de l'aéronautique et du logiciel embarqué. De quoi ravir un ingénieur avide d'innovations.

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    Dossier réalisé par Muriel Jaouën

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