Orientation. Les jeunes se voient bien en uniforme

Orientation. C’est la saison des salons des métiers. Particularité de celui qui se tient pour la première fois à Paris jusqu’à ce soir : il est réservé aux professions où il faut porter un uniforme. Le prestige de celui-ci est intact.

Espace Champeret, les Journées d'Information des Métiers en Tenue et uniforme
Espace Champeret, les Journées d'Information des Métiers en Tenue et uniforme

    Orientation. C’est la saison des salons d'orientation / métiers. Particularité de celui qui s'est tenu pour la première fois à Paris samedi 31 janvier dernier : il était réservé aux professions où il faut porter un uniforme. Le prestige de celui-ci est intact.

    Le stand de tir de l'armée de terre, le treillis clair des grands chasseurs alpins, la moto des gendarmes, les pompiers de Paris… avaient les faveurs hier matin des jeunes visiteurs du tout premier salon dédié aux métiers en tenue et uniforme organisé jusqu'à ce soir à Paris. « J'ai toujours aimé ça », avoue Xavier, 16 ans, en 1 re S à Eaubonne (Val-d'Oise). Son penchant pour l'habit militaire n'est pas si rare : selon le sondage* réalisé en avril pour vérifier si l'uniforme avait toujours autant de prestige auprès des 15-25 ans, 75 % des jeunes interrogés ont répondu oui. Et 64 % estiment surtout que ces métiers en tenue sont une réelle source d'emploi.

    Xavier, lui, a d'emblée choisi l'élite : « Je veux être pilote de chasse, assure-t-il. Dans les films Transformers, il y en avait un qui m'a fait rêver et je suis allé sur le stand de l'armée de l'air pour me renseigner. Mes amis veulent devenir ingénieur ; moi, je ne veux pas faire un métier banal. » Et s'il n'arrive pas au bout de son rêve ? Il en doute, avant de conclure : « L'armée, en général, ça m'intéresse. »

    Marine aussi, finalement. Cette fluette élève de 3 e, âgée de 14 ans, est l’une des rares filles à sillonner les allées du salon, accompagnée de sa maman. Elle veut être « mentaliste. Enfin non, synologue, corrige-t-elle. On a appris ce terme, on ne savait pas que l’étude du comportement, ça s’appelait comme ça ». La collégienne est « un peu déçue » parce que cela n’existe pas dans la police ou la gendarmerie, mais elle va écouter un officier lui expliquer le travail d’enquête. « De toute façon, le côté physique de l’armée me plaît, je suis sportive », affirme-t-elle, sous l’œil surpris de sa mère. Marine a visiblement flashé sur la tenue de cérémonie endossée par Cosima, sur le stand de la gendarmerie, qui lui a détaillé son parcours : un master 2 de droit en poche, cette jolie élève officier de 23 ans optera peut-être pour la police judiciaire, l’enquête…

    Vidéo sur le salon : «L'uniforme ça attire, comme pour les infirmières»

    Ryan et Arthur, 17 ans, en 1 re SPVL (service de proximité et vie locale) dans un lycée professionnel parisien, savent déjà qu'ils ne poursuivront pas dans cette voie. « On a envie d'action, on préfère être en patrouille ou dans une caserne plutôt qu'en cours. On veut faire un métier qui casse la routine, qui donne de l'adrénaline. Un métier de passion », énumèrent-ils. Ryan a foncé sur le stand de la police nationale, lui qui veut accéder à la brigade anticriminalité « pour lutter contre la délinquance ». Il faudra d'abord qu'il décroche son bac. Arthur, « déjà bénévole à la Croix-Rouge », est allé se renseigner auprès des pompiers de Paris qu'il rêve de rejoindre, « parce qu'on part à tout moment aider les autres »… et que « les gens respectent énormément cet uniforme-là ».

    Julien, lui, puise sa détermination dans ses souvenirs d'enfance. Cet étudiant de 19 ans en BTS de commerce international n'a d'autre idée que d'être fusilier marin, comme ceux qu'il voyait passer devant chez lui, à Lorient, avant de déménager. Il veut sans aucun doute revêtir cet uniforme « qui met tout le monde sur un pied d'égalité » et il passera des évaluations dès le mois d'avril pour accéder à l'école de sous-officiers basée à Brest.

    * Etude réalisée en ligne en Ile-de-France, en avril 2014, par l’institut Future Thinking France, auprès d’un échantillon de 300 personnes de 15 à 25 ans.

    Des emplois à la clé

    Les Français ont fait des déclarations d'amour à leurs policiers et militaires après les attentats de début janvier… Mais ce sont les séries télé et les héros policiers qui font monter la cote de l'uniforme auprès des jeunes, reconnaissaient hier les professionnels. Beaucoup viennent se renseigner sur les métiers les plus prestigieux qui masquent un vaste choix et un recrutement assuré chaque année. « L'armée de terre est le 4 e recruteur national », illustre le colonnel Didier. Environ 10 000 emplois sont à pourvoir chaque année, du CAP au bac + 5. Des combattants, des cuisiniers, des parachutistes, des chauffeurs, énumère l'officier. Il y a environ 3 candidats pour 1 poste, et un militaire du rang qui débute touche 1 250 € net par mois, logé, nourri. L'armée de l'air et la marine recrutent respectivement 2 500 et 3 000 personnes, à 70 % des techniciens des télécoms, des électrotechniciens, des informaticiens, des mécanos… bref, des bacs ou bac + 3. La gendarmerie a de son côté 9 000 postes à pourvoir, du niveau bac au bac + 5. La police, elle, a besoin d'environ 2 500 gardiens de la paix et une trentaine d'officiers.

    Sur le salon, le corps de carabiniers du prince de Monaco fait aussi sa pub : uniforme, soleil et argent (2 300 € pour débuter avec appartement vue sur mer), c’est le ticket gagnant. Mais il n’y a eu que 8 recrues chanceuses (et sportives) cette année.

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    Véronique Maribon-Ferret

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