Patrons, acteurs, politiques... « J'ai réussi sans le bac »

Tout le monde pense que le Bac est donné, mais c'est faux, 13% de candidats échouent chaque année. Tout le monde pense qu'on ne peut pas réussir sans le Bac... c'est faux aussi ! Exemples ici des réussites sans le bac.

Benjamin Erisoglu, sans bac ni BEP en poche, a fondé une entreprise qui emploie plus de 700 personnes
Benjamin Erisoglu, sans bac ni BEP en poche, a fondé une entreprise qui emploie plus de 700 personnes

    Fin du suspense ou presque... moins de deux semaines après avoir terminé leurs épreuves, les 686 907 candidats au baccalauréat connaissent enfin leurs résultats depuis aujourd'hui sur internet et dans les centres d’examens.

    Consultez ici les résultats | Conseils oral de rattrapage

    L’an dernier, 87 % des jeunes avaient obtenu leur diplôme. Si la majorité sablera le champagne dès ce soir, d’autres subiront le stress du rattrapage, qui se déroulera de lundi à mercredi. Ils étaient ainsi 16 % à passer les oraux en 2013. Quant à ceux qui ne l’auront pas, ils pourront le retenter l’année prochaine ou démarrer leurs études et leur vie professionnelle sans le sésame en poche.

    D'après un sondage réalisé par le site d'offres d'emploi Meteojob (Etude réalisée auprès de 1 300 internautes du 23 au 30 juin.), 80 % des Français pensent que le bac est encore nécessaire aujourd'hui. Pourtant, la moitié des personnes qui l'ont eu jugent qu'elles auraient pu réaliser la même carrière sans le décrocher. « Voir son enfant obtenir le bac est rassurant, mais il ne représente pas un gage de réussite professionnelle », décrypte Philippe Deljurie, cofondateur de Meteojob. En témoigne notre portrait de Benjamin Erisoglu, un trentenaire devenu PDG sans aucun diplôme et qui devrait remonter le moral aux quelque 13 % de jeunes qui, si l'on s'en tient aux statistiques de 2013, risquent d'échouer cette année.

    L’étonnant parcours de Benjamin, 36 ans et déjà PDG sans aucun diplôme

    Aux quelque 13 % des candidats qui ont ou vont échouer, Benjamin Erisoglu, devenu PDG sans aucun diplôme, explique que ce qui compte surtout, c’est l’ambition… et le travail.

    Benjamin Erisoglu est PDG de Technitoit, une société de rénovation de toitures basée aux Ponts-de-Cé (Maine-et-Loire), qu’il a créée tout seul, en 2002, avec 50 000 € d’économies et qui lui a valu de recevoir, en 2012, le prix régional Pays de la Loire des Victoires des autodidactes.

    Car, à 36 ans, Benjamin Erisoglu n'a jamais obtenu de diplôme. Pas de master, pas de bac, ni même un BEP. « La vie ne se résume pas à ce diplôme. J'emploie des gens qui ont des bacs + 5, des licences ou rien du tout. Ce n'est pas sur ces critères que je les choisis, mais sur leur force de travail et leur envie de réussir », lance ce fils d'immigrés turcs, qui a grandi dans une famille ouvrière de Cholet (Maine-et-Loire). Son secret, c'est son ambition. Très tôt, dès l'âge de 9 ans, Benjamin a su qu'il voulait devenir commercial. « A un mariage, j'ai vu des hommes habillés en costume. J'ai trouvé cela super. Je voulais faire un métier où je pourrai me vêtir comme eux. On m'a dit que les commerciaux s'habillaient ainsi, c'est là que ma vocation a commencé », sourit-il. Mais l'école n'est pas faite pour lui. « Je ne supportais pas de rester toute la journée dans la même pièce. » A la fin du collège, ses profs lui recommandent de faire un BEP. « Il n'y avait plus de places en commerce, j'ai dû m'inscrire en maintenance… » N'ayant aucun engouement pour cette filière, il sèche ses cours et n'obtient pas son diplôme. A 18 ans, il décide de travailler. « J'avais réussi à trouver une école de commerce en alternance. Mais personne n'a voulu de moi, j'ai dû démarcher plus de 2 000 boîtes, sans succès. »

    La délivrance viendra du groupe électroménager Electrolux. Lors d’un entretien d’embauche, son recruteur lui explique que le groupe ne cherche pas d’apprentis, mais des salariés. Il lui donne sa chance.

    Sébastien devient alors vendeur d’aspirateurs. « J’étais uniquement payé à la commission, je n’avais pas de fixe. » En un mois, il est nommé meilleur vendeur junior, puis devient rapidement directeur d’agence.

    Son record ? 450 aspirateurs en un mois.

    Il quitte l’entreprise en 2000, à 22 ans. « J’avais envie d’aller voir ailleurs. »

    En 2002, il décide de créer sa propre entreprise.

    Il lance alors un produit hydrofuge qui permet de rénover les toitures et les façades. De 7 salariés au départ, il emploie plus de 700 personnes aujourd’hui dans 45 agences. Et peut-être bientôt plus encore. « J’aimerais en installer à l’étranger », espère cet accro du boulot, qui affichait en 2013 un chiffre d’affaires de 68 M€. Une ambition qu’il ne reporte pas sur ses deux fils. « Ils feront ce qu’ils veulent et surtout ce qu’ils aiment.

    Je me fiche qu’ils aient leur bac ou qu’ils fassent de longues études à partir du moment où ils s’investissent dans quelque chose

    . C’est ce que devraient retenir tous les jeunes qui ont raté leur bac cette année. Par contre, je ne permettrai jamais à mes enfants d’arrêter l’école pour jouer à la console toute la journée. Ce n’est même pas la peine d’y penser ! »

    Adèle Exarchopoulos a raté son bac à 1 point !
    Adèle Exarchopoulos a raté son bac à 1 point !

    Des patrons, des acteurs, des politiques…

    Dans sa biographie publiée sur le site de sa holding Artémis ne figure aucun diplôme, pas même le bac. Sixième fortune de France selon le magazine « Challenges », François Pinault, 77 ans, a quitté l'école à 16 ans. En 1963, le fondateur du groupe Kering (ex-groupe Pinault-Printemps-Redoute) reprend la petite entreprise de bois de son père, qu'il développe avant de racheter de nombreuses sociétés du secteur. Son empire est lancé.

    Autre patron, même parcours. Jean-Claude Decaux

    , 76 ans, fils d’un marchand de chaussures de l’Oise, crée en 1964 le groupe de publicité JCDecaux connu pour avoir inventé l’abribus et plus récemment avoir mis en place le Vélib’ à Paris. Lui non plus n’a aucun diplôme.

    Nombreux sont aussi les acteurs qui ont percé sans passer le bac. Gérard Depardieu, 65 ans, ne possède que son certificat d'études primaires. Il a travaillé dans une imprimerie dès l'âge de 14 ans, avant de se lancer dans le théâtre à 17 ans. Fabrice Luchini, 62 ans, à qui l'on attribuerait volontiers une licence de littérature, a été apprenti coiffeur avant de débuter au cinéma à 18 ans. Plus jeune, Adèle Exarchopoulos (photo ci contre), 20 ans, a raté son bac littéraire d'un seul point en 2011. Elle a ensuite décidé de ne pas le repasser pour tourner dans « la Vie d'Adèle », Palme d'or au Festival de Cannes en 2013.

    Côté politique, le député-maire UMP de Nice, Christian Estrosi, 59 ans, n'a jamais obtenu son bac. Il a préféré devenir pilote de moto. Une carrière à laquelle ses adversaires feront plus tard référence en le surnommant le « motodidacte ». Il est élu conseiller municipal en 1983, puis député en 1988, et enfin maire de Nice en 2008.

    Laurent Koscielny a tenté mais pas obtenu son bac
    Laurent Koscielny a tenté mais pas obtenu son bac

    Et même des footballeurs français au Brésil...

    Zinédine Zidane n'a pas eu besoin de passer le Bac pour devenir une légende du foot français avec une renommée internationale... Mathieu Valbuena a un bac pro vente, Hugo Lloris un bac scientifique et Raphaël Varane un bac ES... seuls 9 joueurs de l'équipe de France au Brésil (sur 23) ont leur Bac ! Laurent Koscielny a par exemple tenté sans réussite un bac SST informatique et gestion tout en étant élève au centre de formation de Guingamp... mais les cours était incompatible avec les entrainements !

    Que faire sans le bac ?

    Poursuivre ses études sans le bac : c'est possible

    H. Haus

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