Cathédrale Saint-Louis

Au XIIe siècle, la croissance démographique de la ville de La Rochelle impose la création de nouvelles églises. L’église Saint-Barthélemy est érigée en paroisse dans une zone intra-muros des nouveaux remparts, en même temps que Saint-Sauveur, en 1217. Une première église aujourd’hui disparue est fondée par les moines de l’île d’Aix à la demande des rochelais. Elle fait l’objet d’une reconstruction dans le second quart du XVe siècle dans un style gothique flamboyant. C’est à cet ensemble gothique qu’appartient le clocher toujours conservé avec une travée et une partie du massif occidental. En 1558, le premier prêche en faveur de la religion réformée intervient dans la chaire de Saint-Barthélemy. Dix ans plus tard, après le Grand Siège et le retour de la religion catholique, l’église est détruite en 1568 pendant la période protestante et la paroisse est installée dans les murs du Grand Temple situé à l’emplacement de l’actuelle place de Verdun. En 1648, l’épiscopat de Maillezais est transféré à La Rochelle. Le Temple est utilisé dans un premier temps comme cathédrale et se trouve rebaptisé « Saint-Barthélémy-du-Grand-Temple », mais il est ravagé par un incendie en 1687. Parallèlement de 1649 à 1678, une autre église est construite par les paroissiens, comme on le voit sur les plans de Claude Masse. À la Révolution, l’église paroissiale est vendue et peu à peu démolie. La question d’une cathédrale à La Rochelle se pose dès la fin du siège de la ville en 1628, lorsque Louis XIII et le cardinal de Richelieu reprennent définitivement le pouvoir dans l’ancienne place forte protestante. Mais ce n’est qu’en 1741 que Jacques V Gabriel, premier architecte du roi, établit un projet pour une nouvelle cathédrale. Les travaux débutent en 1742, mais sont interrompus en 1750, alors que les murs ne sont élevés qu’à la hauteur des corniches. Les travaux ne reprennent qu’un siècle plus tard, en 1849, sous la direction de l’architecte diocésain Antoine Brossard. L’édification du chevet est alors nécessaire, car les travées déjà construites ne sont pas contrebutées et menacent de verser. La présence des vestiges de l’église Saint-Barthélemy complique la poursuite des travaux de la cathédrale, qui est finalement achevée en 1862, tandis que le clocher gothique du XVe siècle de l’ancienne église Saint-Barthélemy est définitivement conservé en devenant celui de la cathédrale actuelle, laquelle ne verra jamais ses tours sur la façade occidentale achevées.