SAINT PLACID + BRAMA

En s’engageant tête baissée dans les contre-allées du Massif Central, Brama a choisi l’exigence impitoyable du trio pour exprimer pleinement la transe d’un rock psychédélique farouche et authentique, celui qui rince la tête et fait décoller très loin, une claque vertigineuse qui remet immédiatement les idées en place. Guitare et batterie en état d’hypnose, vielle à roue transfigurée passée à la pédale, bourdon taraudeur et chants en occitan lumineux, Brama fait valser les clichés, en allant puiser au plus profond de la tradition populaire de quoi modeler le plus contemporain des discours. Expérimental et libre comme l’air, le jeune trio s’empare à bras le corps d’un folklore solaire et rayonnant, où l’on danse avec force sueur et moult rage, pour redessiner les traits d’une poésie orageuse, un DIY pétaradant et polyphonique aux accents noise et au doux parfum de drone. Mais si la chose musicale est fascinante, câble tendu à l’extrême entre le corps ancestral d’une vielle toute-puissante et un guitare/batterie furibond, c’est le chant, arraché de ce maelström sonore, qui finit d’élever cette construction inédite à des hauteurs rarement entrevues ici-bas. De concert, le groupe tout entier ondule, vire de bord et se plie aux exigences d’une matière sans cesse en mouvement, loin des codes du binaire et du tout-venant. Aussi près de l’usinage krautrock que du séminal zeppelinien, cousin d’un Deerhoof ou d’un Altin Gün, Brama a d’ailleurs laissé sur le cul un bon paquet de spectateur.rice.s et de professionnel.lle.s aux anges, en témoigne la sélection 2021 des Inouïs du Printemps de Bourges. Aujourd’hui, au gré de ce ressac saturé d’électricité, les deux pieds sur terre et la tête dans les étoiles, le trio écrit le premier chapitre d’une odyssée radieuse et audacieuse. Le groupe colombien Meridian Brothers a annoncé la sortie de son nouvel album "El Grupo Renacimiento". L'album exhume les sons oubliés du fantasque groupe de salsa des années 1970 El Grupo Renacimiento. Le groupe définit son opus comme une salsa de "classe B" dont la musique explore des thèmes tels que la brutalité policière, la marginalisation sociale et la dépendance. Les Meridian Brothers ont collaboré avec El Grupo Renacimiento dans les studios Isaac Newton à Bogota pour créer leur propre son de "fantastic salsa dura". Bien que le groupe soit issu d'un mythe, l’esprit de ses membres a bel et bien été créé. Incarnés par les Meridian Brothers et représentés dans les créations graphiques des illustrateurs Glenda Torrado et Mateo Rivano, les membres d'El Grupo Renacimiento ont maintenant pris une forme vivante. Dans cet esprit de renaissance, les Meridian Brothers se sont associés au légendaire label latin Ansonia Records, créé en 1949 par le portoricain Raphael "Ralph" Pérez à New York. Il s'agissait alors d’un label indépendant qui se concentrait principalement sur la musique et les rythmes latins s’adressant aux auditeurs de la diaspora latine new yorkaise ainsi que ceux en Amérique latine et dans les Caraïbes. Avec un catalogue important et éclectique d'enregistrements phares, Ansonia a été un pilier pour les amateurs de musique latine intemporelle. Le catalogue du label comprend des albums de géants de la musique latine de l'ère pré-salsa, tels que Arsenio Rodriguez, Noro Morales et Rafael Cortijo. Ansonia a récemment fait sa réapparition en ligne, en numérisant régulièrement les bandes originales de leur catalogue. Ce nouvel album des Meridian Brothers est la première sortie d'Ansonia Records depuis 1990. L'album est un clin d'oeil à l'héritage de l'histoire de la musique latine alors que le label entre dans l'ère moderne.